Depuis des siècles, toutes les cultures ont fait appel à des états modifiés de conscience, des états de transe pour susciter une guérison, faire face aux difficultés de la vie ou obtenir des réponses à des interrogations personnelles.

On en retrouve les premières traces évidentes 2600 ans avant J.C, dans l’Égypte pharaonique et dans les textes sacrés de l’Inde. Au XIe siècle, le médecin et philosophe perse Avicienne (de son vrai nom : Ibn Sina) fut le premier à expliquer les concepts de suggestions et d’autosuggestions.
En 1773, le Dr Franz Anton Messmer, puis le marquis de Puységur et l’abbé Faria mirent en exergue les effets de la transe.
L’hypnose, en tant que discipline scientifique débute avec le médecin écossais James Braid qui va reprendre le terme « d’hypnose » créé par le baron de Cuvilliers, dans son livre. Le neurologue Dr jean Martin Charcot obtient des guérisons spectaculaires. Deux personnages jouèrent également un grand rôle dans le développement de l’hypnose : Émile Couet qui mit au point sa célèbre méthode d’autosuggestion et Pierre Janet qui énonça le concept de subconscient et démontra l’action de la pensée sur le corps.
Mais c’est surtout un psychiatre américain, le Dr Milton Erickson, atteint d’une poliomyélite à l’âge de 17 ans qui, convaincu par les bienfaits personnels qu’il retira de l’hypnose, passa toute sa vie à étudier les mécanismes de la transe hypnotique. Son approche humaniste, non directive et personnalisée de l’hypnose fut nommée : l’hypnose Éricksonienne. Il s’agit de la méthode la plus utilisée aujourd’hui.

L’origine étymologique renvoie au mot grec « Húpnos », qui désignait le dieu du sommeil.
Selon la définition du Larousse, l’hypnose est un état de conscience particulier entre la veille et le sommeil, provoqué par la suggestion. Le Robert nous parle d’un état voisin du sommeil. Nous retrouvons le mot « sommeil » dans toutes ces définitions ; il est vrai que l’état hypnotique s’apparente à un état semblable au sommeil mais la comparaison s’arrête là.
Il s’agit d’un état de conscience modifié, durant lequel le patient reste lucide et est conscient de tout ce qui se passe comme lors d’un rêve éveillé. Cet état de conscience modifié va libérer le consultant des limites de la pensée rationnelle et logique et va ainsi lui permettre de puiser dans ses ressources intérieures afin de trouver ses propres solutions.

Sous hypnose, l’activité électrique du cerveau mesurée par l’électroencéphalogramme se modifie : les ondes alpha, caractéristiques d’un état d’apaisement, remplacent d’abord les ondes bêta associées à l’activité et au stress, puis apparaissent les ondes thêta spécifiques de l’état hypnotique, de la méditation et de la mémorisation. Les ondes delta présentes dans le sommeil profond sont absentes, montrant que l’hypnose reste un état d’éveil et non de torpeur. L’Imagerie par Résonnance Magnétique ou IRM, a confirmé que l’état hypnotique est réellement un état modifié de conscience spécifique se caractérisant par une déconnexion du contrôle exercé par la pensée et une activation des zones en jeu dans l’imagination.

Sources : « S’aider soi-même par l’autohypnose » de Christian H.Godefroy, « Pratiquez l’autohypnose »de J.L Abrassart